La douleur du sens

Mathilde Bardaro

Nos vies n’ont pas de sens sans douleurs que tu le veuilles ou non.

L’accepter au début va te mettre le cœur en pleine tempête mais quand la légèreté du “lâcher prise” viendra lui souffler dessus, tu auras envie de faire quelque chose de beau même si ce beau ne servira à rien. Souvent, cette absurdité reviendra te cogner, laisse-toi frapper. N’essaie pas de mettre de la clarté sur ce flou. Ne tombe pas non plus dans le fatalisme, ça ne servira à rien. Ne laisse pas ton rire sauter dans tes plaies, il sera difficile de lui éviter la noyade. Ne te soigne pas dans ton propre oubli. 

Va mettre tes larmes dans un lac et observe comme elles se noient tranquillement sans résister. Admire. Il n’y a plus rien autour de toi. Les problèmes de santé, les peines de cœur, le travail avilissant, les rêves de morgue et l’enfance gâchée. 

Ne refuse pas tes aspérités et ne laisse pas ta vie te rouler dessus à t’en faire devenir plat. Je t’assure qu’un jour, tu verras sur tes fissures quelques fleurs venir les sublimer. C’est avec elles que tu seras encore plus fort.

Il y a des êtres comme toi qui ressentent plus. C’est usant mais c’est rare.

Tu vas en souffrir toute ta vie.

Tu vas en sourire toute ta vie.

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J’ai retrouvé sans peine l’endroit de nos haltes, tant il demeure inscrit au plus profond de ma mémoire. Je crois que je pourrais fermer les yeux et, sans même tâtonner, m’y diriger tout droit.

Raphaël Aubert, Sous les arbres et au bord du fleuve & autres récits. 2021.

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